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Petit retour dans le temps ... 
Le 27 avril 1818, la bibliothèque d'étude et de conservation ouvrait ses portes au public pour la première fois.
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La bibliothèque d'étude

MémoireViveBesançon

Created on April 27, 2024

Histoire de la bibliothèque d'étude et de conservation de Besançon

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Petit retour dans le temps ...

Le 27 avril 1818, la bibliothèque d'étude et de conservation ouvrait ses portes au public pour la première fois.

Partie 5 : Du XXème siècle à nos jours...

Partie 4 : Une organisation particulière

Partie 3 : La construction de la bibliothèque municipale de Besançon, une première française

Partie 2 : La période révolutionnaire, un tournant dans l’histoire des bibliothèques

Partie 1 : L'abbé Boisot

Sommaire

Afin que cette impressionnante collection personnelle ne soit pas perdue, l’abbé Boisot décida, par testament, de la léguer à la ville de Besançon, à condition qu’elle soit rendue accessible au public.
L’abbé Jean Baptiste Boisot était un moine bénédictin bisontin du XVIIème siècle. Féru de littérature et de culture, il a accumulé au cours de sa vie une grande quantité d’ouvrages, notamment issus des collections de la famille Granvelle, une célèbre famille bisontine proche de Charles Quint.

Partie 1 : L'abbé Boisot

« Je donne et lègue aux Rds pères Bénédictins de Besançon tous et quelconques mes livres, […], à charge et condition qu'ils mettront le tout dans une salle qui sera ouverte deux fois la semaine à tous ceux qui voudront y entrer »
« De plus, je donne et lègue [...] la somme de 6000 francs […] qui sera employée premièrement, pour les frais dudit inventaire, pour l'ornement de la salle où sera mise cette bibliothèque publique, et [...] en achat de livres […] pour l'usage de toutes sortes de personnes »
À sa mort, en 1694, un inventaire de cette collection fut donc réalisé.

Cette collection personnelle de l’abbé Boisot était très variée, contenant des livres datant de plusieurs époques, mais aussi des statues, des monnaies et des tableaux, qui étaient utilisés comme décorations de la pièce d’exposition de l’abbaye Saint Vincent.

Le 7 juillet 1696, une salle exposant les œuvres fut ouverte au public au sein de l’abbaye Saint-Vincent (actuel UFR SLHS), sous la surveillance de moines, premiers bibliothécaires.Besançon possédait donc l'une des premières bibliothèques publiques de France.

En effet, l’État décida de prendre la responsabilité des bibliothèques, voyant en elles des éléments importants faisant partie du patrimoine culturel de la nation. Une bibliothèque publique existant déjà à Besançon, ces bouleversements furent traversés assez facilement.

Pendant plusieurs années, la bibliothèque de l’abbaye Saint-Vincent, née des collections de l’abbé Boisot, se gonfla de nouveaux legs. Mais la période révolutionnaire est venu modifier le statut des bibliothèques et la façon qu’on avait de les percevoir.

Partie 2 : La période révolutionnaire, un tournant dans l’histoire des bibliothèques

Celui de Besançon se trouvait dans la maison des Grands Carmes, au coin des actuelles Grande-Rue et rue de la Préfecture.

À cette époque, l’État confisqua donc les biens des sociétés savantes et du clergé, afin de les mettre à la « disponibilité de la nation », de les cataloguer et de les conserver.Ces livres confisqués furent rassemblés dans les dépôts littéraires.

C’est à cette époque que se mit en place le prêt à domicile, pour une durée de 10 jours !

Celle de Besançon fut toutefois un succès ! Ainsi, beaucoup de livres confisqués à Besançon étaient installés au sein de la bibliothèque de l’école centrale bisontine, tenue par Claude-Louis Coste, nommé bibliothécaire en juin 1796.

À partir des années 1795, les bibliothèques, liées alors à l’éducation, se développèrent au sein des écoles centrales (loi Lakanal, février 1795). En réalité, cette loi n'était que rarement appliquée et peu d’écoles centrales fonctionnaient réellement en France...

Face aux arguments du bibliothécaire, la Ville décida donc de se lancer dans la construction d'une bibliothèque publique...

Coste, informé de ce projet de l’État, s’empressa d’en parler à la Ville, lui présentant l’intérêt de mettre rapidement à la disposition du public un fonds désormais bien plus riche que celui de la bibliothèque Saint-Vincent d'origine.

En 1803, l’empereur décida de confier aux villes la gestion des dépôts littéraires et des bibliothèques, tout en en gardant la propriété. L'État resta donc propriétaire des livres et objets d'arts, mais ce sont les villes qui avaient la charge de les préserver.

En 1802, les écoles centrales furent remplacées par les lycées, aux bibliothèques plus petites. Une bonne partie des ouvrages bisontins était donc stockée dans les greniers de la ville.

La première pierre fut posée le 24 septembre 1808, en présence du préfet Jean de Bry, du maire le baron Antoine-Louis Daclin et de l’architecte Denis Lapret.

Les travaux étaient motivés par Claude-Louis Coste, bibliothécaire de la ville, et le baron Daclin, maire de Besançon. L’architecte de la ville, Denis Lapret, élève de Pierre-Adrien Pâris fut chargé d’en dresser les plans.

En effet, dès 1803, le conseil de la ville retint un terrain où s’élevait, avant la Révolution, des bâtiments occupés par le collège de Granvelle fondé en 1549 et récupérés par les pères de l’Oratoire.

La ville de Besançon est considérée comme l’une des premières villes françaises à avoir construit un bâtiment dans le but d’y accueillir une bibliothèque publique !

Partie 3 : La construction de la bibliothèque municipale de Besançon, une première française

Mais on se rendit rapidement compte que dès son ouverture, la bibliothèque s’avèrait être trop petite pour contenir tous les fonds, qui ont été augmentés par plusieurs legs, notamment celui de Pierre-Adrien Pâris en août 1819.

Ce dernier avait d’ailleurs écrit dans son journal : « Une grande affluence de curieux s’est portée à la Bibliothèque pour jouir de la vue de la salle dont la disposition et le décor font grand honneur à l’architecte Monsieur Lapret ».

Les travaux furent finalement achevés en 1817, permettant une ouverture au public le lundi 27 avril 1818, sous la direction du nouveau bibliothécaire Charles Weiss.

Les diverses tranches de travaux furent assez longues car il fallait régulièrement changer les plans, faute de pouvoir obtenir les terrains nécessaires.La structure actuelle de notre bibliothèque d’étude date donc des années 1840 environ !

Mais Charles Weiss souhaitait encore avoir d’autres locaux, afin d’abriter les fonds qui étaient toujours stockés dans les greniers de la ville.Ce nouveau projet fut mené par Marnotte puis par Delacroix.

Charles Weiss proposa donc au conseil municipal la construction d’autres bâtiments, afin de pouvoir abriter le reste des collections. Ces nouveaux bâtiments furent l’œuvre de Lapret puis de son successeur, Marnotte. Les travaux s'achevèrent en 1828.

Au creux d’une façade en pierre de taille, le public entrait par une grande porte en bois surmontée d’une baie vitrée en demi-cercle.

La bibliothèque telle qu’on la connait aujourd’hui, a été construite en plusieurs étapes. Bien que la superficie de l’ensemble fût insuffisante et peu pratique, on ne pouvait nier son caractère harmonieux.

Partie 4 : Une organisation particulière.

Ainsi, en 1828, grâce à l’élévation de l’aile du bâtiment situé sur la rue, la salle fut doublée d’une salle de lecture dite d’hiver, que l’on pouvait chauffer au moyen d’un poêle. Cette salle comportait des armoires à portes grillagées abritant les livres d’usage courant mis à disposition du public et, au fond de la salle, dans une niche, se trouvaient le poêle ainsi qu’un buste en marbre de Jean-Baptiste Boisot, fondateur de la bibliothèque.

Une fois à l’intérieur, on accédait à la Grande Salle. Mais rapidement, cette grande salle s’avéra être insuffisante et assez inconfortable, notamment en ce qui concerne l’éclairage et le chauffage.

En dessous, la « salle Pâris » était le lieu de conservation et d’exposition des collections léguées par Pierre-Adrien Pâris.

Celle du haut, la salle d’exposition, abrita les collections numismatiques, puis les livres de grand format.

Le bâtiment en retour d’équerre, appelé Cabinet Pâris, construit dans les années 1820 par Marnotte, renfermait quant à lui deux salles superposées.

La « salle neuve », qui occupait le fond de la cour, constituait une nef de taille plus petite que celles du grand vaisseau de Lapret, destinée à remplir uniquement les fonctions de magasin de livres et de dépôt d’objets d’art.

Ce dernier fut habillé par Charles Weiss en 1832, y faisant remonter une double arcade romane datant du XIe siècle, provenant d’une face du clocher, démoli en 1832, de l’église abbatiale de Saint-Paul de Besançon.

Enfin, la cour, de forme carrée, placée au centre des quatre bâtiments, permettait d’aérer et d’éclairer le complexe architectural. Toutes les façades étaient décorées selon l’usage de l’époque, à l’exception du mur du bâtiment de Lapret, resté nu.

Le premier niveau fut achevé en 1951, bientôt suivi d’un deuxième en 1958, puis d’un troisième et d’un quatrième en 1987. Le plancher dut être sacrifié au profit d’une dalle de béton, destinée à solidifier le sol qui devait supporter tout ce poids.

Les livres étaient si nombreux que lorsque la profondeur des étagères le rendait possible, ils étaient rangés sur deux ou trois rangs de profondeur !!On dut se résoudre à utiliser l’espace de la grande salle pour y édifier un bloc de rayonnages métalliques...

Voici donc la façon dont se présentaient la bibliothèque, ses bâtiments, son décor et son aménagement. Ils subsistèrent de la sorte presque sans changement jusqu’en 1947, où on entreprit une série de transformations destinées à améliorer l’établissement.

Cet édifice suscita beaucoup l’admiration des nombreux et souvent illustres visiteurs qui foulèrent le sol de la bibliothèque. Le baron Daclin, un des maires de Besançon ira même jusqu’à la qualifier, en 1808, de "monument le plus utile à la ville" !!

Enfin, en 1986, les terrains nécessaires à l’extension du bâtiment furent achetés, permettant la mise à disposition de vastes installations pour le public ainsi que la création de salles de traitement et de bureaux pour le personnel.

Des bureaux furent installés dans les petites pièces pour le personnel et les combles furent utilisés. Aussi, les caves furent renforcées et accueillirent une chaufferie, permettant l’installation du chauffage central en 1967, ainsi que l’éclairage.

Mais au cours du XXème siècle, les bibliothèques françaises vont faire face à de grands bouleversements, notamment la guerre.

Ainsi, pendant de nombreuses années, notre bibliothèque de conservation se développa, grâce à l’investissement de la ville et de bibliothécaires passionnés tels que Charles Weiss ou encore Auguste Castan.

Partie 5 : Du XXème siècle à nos jours...

Ainsi, notre bibliothèque envoya deux de ses trésors, à savoir le Psautier de Bonmont et les miracles de la Vierge, à Paris, pour l’exposition universelle.

Le prêt entre bibliothèques se développait également, permettant à la France entière de découvrir nos collections.

Au début du XXème siècle, notre bibliothèque était en plein essor. Les crédits qui lui sont alloués étaient augmentés, ses horaires d’ouverture furent élargis et, les politiques d’alphabétisation aidant, le public était au rendez-vous.

Cependant, des professeurs d’université avaient décidé de s’occuper de l’établissement et de l’ouvrir une fois par semaine, pour les prêts et retours de documents. Si bien qu’à la fin de la guerre, on fut heureux de constater que le fonds n’avait pas subi de perte.

Ainsi, lors de la première guerre mondiale, notre bibliothécaire, Georges Gazier, fut appelé à combattre, et dut donc fermer la bibliothèque...

Lorsque la guerre a éclaté, certaines bibliothèques furent totalement détruites, d’autres durent fermer leurs portes.Besançon, en tant que ville de l’Est, fut assez épargnée des bombardements.

Ces bibliothèques travaillaient de façon plutôt indépendantes jusqu’en 1985 où la création d’une médiathèque centrale, l’actuelle médiathèque Pierre Bayle, permit d’organiser un travail commun efficace et de définir une politique globale de développement de la lecture.

C’est à partir des années 1950 que l’histoire de notre bibliothèque prit un nouveau tournant, avec la lente mise en place d’un véritable réseau de bibliothèques.En effet, à cette époque, plusieurs bibliothèques populaires existaient déjà à Besançon, se développant au sein de différents quartiers.

A voir aussi dans la sous-série 2R des archives municipales :

Pour plus d'informations sur la bibliothèque d'étude :

Cette organisation de nos bibliothèques en réseau a ensuite évolué, s'est étoffée pour devenir celle que vous connaissez aujourd'hui.

Cette nouvelle organisation des bibliothèques de lecture publique donna une nouvelle impulsion culturelle à la ville. La nouvelle médiathèque et les bibliothèques de quartier montraient alors leur volonté de toucher un public toujours plus grand et diversifié, multipliant ainsi les lieux de lecture et affirmant leur place dans la ville, en tissant des liens avec tous les partenaires liés au livre.

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Une fois par mois, nous présentons des documents issus de nos collections.Ce sont les "Une heure Un livre"

Nous espérons que cette présentation de l'histoire de la bibliothèque d'étude et de conservation de Besançon vous a plu. N'hésitez pas à vous rendre sur Mémoire Vive pour voir une partie des documents de la bibliothèque d'étude mais aussi des archives municipales, qui sont dans le même bâtiment.

L'inscription aux bibliothèques de Besançon est gratuite !N'hésitez pas à consulter notre portail.

Les livres ne sont donc pas prêtés. Par conséquent, nous avons peu d'informations concernant le public de cette bibliothèque de l'abbaye Saint-Vincent. Toutefois, il semblerait que les curieux étaient notamment attirés par les manuscrits "rares et anciens".

Info

À cette époque, le livre reste un objet personnel et de grande valeur. Ainsi, les bibliothèques personnelles étaient rarement ouvertes au public.Besançon est l’une des premières à avoir une bibliothèque dite « publique » (en opposition aux bibliothèques dites « privées »).

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